Portés par l’association Open Agrifood, et déjà largement appuyés par de nombreux acteurs du secteur agroalimentaire, le manifeste et le rapport qui l’accompagne soulignent la nécessité d’intégrer l’alimentation tout au long du parcours scolaire.
Le bon sous-titre du manifeste annonce clairement l’ambition : “pour devenir un adulte accompli, il est aussi important de savoir bien manger que de savoir lire, écrire, ou compter”.
Un seul saupoudrage, comme c’est le cas aujourd’hui, est peu efficace. Il faut amener l’ambition de l’éducation à l’alimentation à un niveau supérieur pour que l’apprentissage porte vraiment ses fruits.
Voici une initiative qui me parait essentielle, d’autant que les propositions du rapport sont bien détaillées et nourrissent une réflexion qui intéresseront les acteurs institutionnels, en premier lieu, mais aussi tous les organismes concernés par l’éducation et la sensibilisation des plus jeunes.
Voici les liens du manifeste et du rapport, et les principales conclusions/propositions de ce dernier :
Etat des lieux:
- Beaucoup de jeunes ne savent pas s’alimenter sans faire appel à la restauration rapide : kébabs, hamburgers, paninis…
- En 2019, le coût total annuel de l’obésité se chiffre à 9,9 milliards d’euros, près de 5% de la dépense courante de santé 2019 en France.
- Le Japon et la Finlande, où l’enseignement de l’éducation à l’alimentation est inscrit dans les programmes scolaires, ont réduit de moitié l’obésité en cinq ans.
- Aucun apprentissage de la cuisine ne figure dans les programmes scolaires actuels, hors les cuisines collectives sont libres les après-midi.
- Les interventions et les sorties sont des outils pour rendre vivant cet apprentissage, mais ils ne constituent qu’un volet du programme, qui doit être avant tout dispensé par l’école.
“Il y a 50 ans, 8 enfants sur 10 avaient un lien, même éloigné, avec la campagne et le monde rural. Ce chiffre tombe à 2 sur 10 de nos jours. (…) une méconnaissance quasi absolue des produits qui en sont issus.”
Open Agrifood
L’éducation à l’alimentation telle qu’elle est aujourd’hui
Les propositions/demandes du rapport
Des contenus d’apprentissage qui s’appuient avant tout sur l’expérience sensorielle.
Quatre champs d’apprentissage indissociables en s’appuyant sur la saisonnalité : « du champ à l’assiette »:
- Apprendre à cultiver : reconnexion avec les produits agricoles de base.
- Apprendre à cuisiner : savoir faire des repas simples pour les repas de tous les jours.
- Apprendre à goûter : connaître les différentes composantes du goût, savoir associer les mets entre eux.
- Apprendre à choisir : connaître l’action des aliments sur la santé et savoir les choisir en fonction.
Le parti pris est de consacrer la majorité de temps à ces apprentissages aux cycles 1, 2 et 3 qui correspondent aux tranches d’âges où les enfants sont les plus réceptifs aux enjeux de nutrition santé.
Exemple d’apprentissages pour les classes de maternelle
Quelques idées concrètes suggérées dans le rapport
- Les petits déjeuners et goûters pédagogiques peuvent être l’occasion d’inviter les parents à échanger et à comparer les pratiques alimentaires dans les familles. Un excellent moyen de s’ouvrir aux autres cultures et de développer les liens intergénérationnels.
- Les infirmières scolaires et les diététiciennes sont ressources précieuses dans un tel programme.
- Les réfectoires et les cuisines de la restauration collective sont disponibles l’après midi, profitons-en!
La formation des enseignants
La sensibilisation et l’implication du corps enseignant sont bien sûr vitales. Une formation dispensée par les ESPE, tout comme une formation continue, sont indissociables de l’ambition portée par un tel manifeste.
Les 32 superbes initiatives à connaître
Dans la lignée des propositions concrètes du rapport, L’association Open Agrifood a partagé également un document synthétique de bonnes pratiques, très intéressant pour connaître les grandes initiatives actuelles de l’éducation à l’alimentation et pouvoir contacter leurs responsables.